mercredi 1 août 2012

Le Blue Mountain Peak ... ascension ...

Comme cela était prévu, nous avons dormi 2 heures hier soir après le repas pour essayer de palier le manque de sommeil de la nuit à venir. En effet, une nuit blanche nous attend !
Nous nous réveillons donc à 22h30 puis rejoignons Lindon, notre ranger et guide et Branton, le conducteur du pickup 4x4. Nous partons avec un peu de retard. 23h30 : nous montons à bord, Valérie, Rémi et Juliette sur la banquette arrière, serrés comme des sardines et Branton et moi devant. Lindon et Devaldo (un des fils de Susan qui va faire l'ascension avec nous) s'installent dans le plateau arrière du pickup ainsi que Theo qui part faire la fête avec des copains. C'est parti ! En route et sans s'arrêter, Theo saute du 4x4 et nous continuons notre chemin. Nous dévalons la route principale et après 25 minutes de descente, nous tournons sur la gauche au lieu de continuer sur Kingston. Là c'est une longue ascension en voiture qui nous attend. Nous faisons un long trajet sur la route pour rejoindre le point de départ de la rando. Mais sur la fin du parcours, ce sont des chemins défoncés (des enduristes y prendraient leur pied) qui vont nous mener à la destination finale. Le 4x4 entre alors en fonction. Il fait noir, les chemins sont étroits. L'expérience du chauffeur est là et puis subitement, le 4x4 cale en pleine montée ! Pinaise on flippe parce que nous sommes en pleine montée. Pas un bruit à bord. Le chauffeur tourne la clé une fois, une deuxième fois, le moteur ne veut pas démarrer. Alors plus qu'une solution : laisser glisser le 4x4 en marche arrière pour qu'il redémarre. Derrière il y a le chemin c'est sûr mais d'un côté c'est le précipice !!! Comment va-t-on finir ? Finalement, le moteur repart. Ouf, encore un truc de dingue. Mais ce n'est pas fini ; 1/4 d'heure plus tard rebelote mais cette fois la pente n'est pas suffisante ; nous sommes dans une cuvette. Nous descendons tous pour alléger l'engin et Lindon, Dev et moi poussons le "taxi" pour le remonter un peu sur le chemin. Un premier essai en marche avant infructueux. Celui en marche arrière sera le bon. Quelques minutes après, nous descendons mais pour de bon. On va pouvoir attaquer l'ascension, à pieds.
Ouf, on y est !
Il est 2h00 du matin, la route a été longue. La température est vraiment fraîche. L'humidité dans l'air est palpable. Derniers réglages des vêtements, des chaussures de marche, des sacs à dos et c'est parti. Ah, j'allais oublier : nous allumons les torches ; nous faisons toute l'ascension de nuit. Lindon engage la montée sur un rythme élevé. La pente est vraiment raide. Je ne vais pas vous détailler la montée mais le schéma est à peu près celui-ci : Valérie, Rémi et Juliette seront toujours calés derrière Lindon et moi derrière, je joue la voiture balai. Je tire la langue, mes cuisses vont exploser, je vais péter une durite. Mais finalement, Lindon adaptera le pas et nous fera faire les pauses qui ... s'imposent histoire de reprendre son souffle. Je vous assure, c'est vraiment du costaud et à plusieurs reprises, j'ai cru que je n'y arriverais pas. Et puis ce sera la délivrance. A 5h15, après 3h30 de marche de nuit, nous sommes sur le toit de la Jamaïque à 2 256m au dessus du niveau de la mer. Nous sortons rapidement les vêtements chauds, les imperméables parce qu'il ne fait vraiment pas chaud. Nous avons la tête dans les nuages. La lune commence à disparaître et il ne nous reste plus qu'à attendre l'arrivée du soleil et cela ne va pas trop tarder. Et puis, la malchance. Nous le verrons bien le soleil mais entre lui et nous, de gros nuages bien épais.
Rémi tentera bien de prendre de beaux clichés mais ce ne sera pas le top, quant à espérer voir les côtes de Cuba ... il faudra revenir, peut-être même camper ici. Néanmoins, nous allons profiter des connaissances de Lindon qui nous fera partager son amour de la flore mais surtout de la faune. Il en connaît un rayon sur les oiseaux et a même apporté un livre avec lui sur les espèces des Caraïbes.
Finalement après avoir longuement profité du paysage à 360°, des nuages "transporteurs de rêves" qui nous enveloppent, nous pénètrent, nous nous décidons à quitter les lieux. 6h25 : la descente est bien plus facile, même si les risques de se tordre une cheville sont bien là. Là, je réalise que c'est mon domaine : la descente (lol) !!! Nous ferons de nombreuses haltes et parce qu'il fait maintenant jour, la nature se réveille et nous dévoile tous ce qu'elle a tenu secret pendant la nuit. Les oiseaux chantent. Nous les cherchons dans les arbres. Grâce à Lindon nous découvrons des espèces endémiques de la Jamaïque : Le Black Bird, l'oiseau rasta du fait de ses couleur "Vert Jaune Rouge", une espèce de perroquet vert ... Leurs chants sont curieux à entendre.
Après l'effort ...
Sur la fin nous descendons plus calmement mais la fatigue est là et le chemin du retour risque d'être dur. Le 4x4 est là, nous nous restaurons rapidement et remontons à bord. Que la route va être longue ! Nous n'espérons qu'une chose : pouvoir prendre une douche et nous allonger. 11h50, nous sommes de retour à Rafjam. On casse un peu la croute, une bonne douche et nous nous écrasons sur les lits. Nous émergeons en fin de soirée pour aller au diner ; Valérie, Rémi et Juliette, KO, filent se coucher et je reste seul pour rédiger cet article. Je crois que je ne vais pas le relire ... si demain ... j'suis mort, j'vais m'coucher ...

1 commentaire:

  1. Même si les nuages étaient de la partie, le cliché fait déjà envie et je n'ose imaginer l'expérience et les souvenirs ! Et puis, ces foutus nuages étaient sans doute là juste pour vous faire revenir une prochaine fois ...

    RépondreSupprimer