lundi 30 juillet 2012

Troisième étape, la Communauté Rasta

Le centre de la communauté
Elle vit au-dessus de Rafjam. Sur le chemin, nous allons rencontrer notre guide, Joseph. Un colosse ; un rasta de la communauté qui, pour gagner sa vie et partager ses gains avec la communauté, fait faire des excursions aux touristes. Tout de suite, c’est sympathie. Grand sourire quasi permanent, franche poignée de main. Nous faisons les présentations et attaquons la marche ou devrais-je dire l’ascension. 20 mn de marche pour accéder à la communauté par un unique sentier ; ça se mérite. Difficile de parler pendant l’ascension, le souffle coupé … mais j’attaque la conversation quand même. J’en bave mais il respecte notre allure et enfin, nous y sommes. Pas grand monde sur les lieux mais chacun est occupé à ses tâches, grands comme petits portant des sacs de riz ou de charbon achetés ou à vendre sur la tête. Nous finissons les derniers mètres sous une pluie battante et arrivons juste à temps pour nous mettre à l’abri et ne pas finir traversés. Par respect, je demande tout d’abord à Joseph si la communauté accepte les photos des bâtiments mais aussi des gens qui y vivent. « No problem man ! »

Tout se passe comme je l’avais espéré ; nous parlons, il nous explique la philosophie de cette communauté (elles n’ont pas toutes la même). Puis nous entrons dans un jeu de questions / réponses. Les échanges sont d’une incroyable richesse. Un vieil homme qui était dans la cour de sa maison va se rapprocher et nous rejoindre sous le temple, à l’écart de nous. Assis, toujours discret, il va d’abord nous regarder, nous écouter et finalement venir prendre part aux échanges. Sans aucune prétention et naturellement dans la conversation, je leur dis ce que je connais de la Jamaïque, de son histoire, de l’histoire du peuple jamaïcain, des maroons, du mouvement rasta, de la musique, la couleur de peau, les rastas blancs … Nous échangeons sur tous ces sujets. Je leur explique aussi les raisons pour lesquelles je m’intéresse à tout cela et ce, depuis mon plus jeune âge (j’avais 10 ans) et le vieil homme est de plus en plus intéressé.
"You are a rasta !"
Tous deux me regardent différemment. Je ne suis plus un simple touriste venu « voler des clichés ». Je vous passe les détails, mais cela ira bien au-delà et je ne parle pas de consommations de produits prohibés … chez nous. Je les vois même se regarder et s’esclaffer tant ils réalisent ce que je sais d’eux. Au final, la plus belle des récompenses pour moi est de les entendre dire que je suis le seul touriste français qui soit venu en connaissant autant de choses sur eux. Le vieil homme, tranquillement, va pointer son doigt sur moi et me dire, après un court silence : « You are a rasta !». Je suis invité à revenir … quand je veux. J’en ai les larmes aux yeux. Nous allons les quitter non sans les remercier des tonnes de fois. 
Quoiqu’il en soit, les clichés que j’ai l’habitude d’entendre du type classique « Jamaïque, rasta, dreadlocks, herbe, Bob Marley » … pfffffff . Jetez-les une bonne fois pour toutes …

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