dimanche 5 août 2012

L'aventure est finie ! Mais ... les souvenirs restent

1er août 2012 : journée de l'émancipation en Jamaïque (date à laquelle l'esclavage a officiellement pris fin) ;
6 août 2012 : 50ème anniversaire de l'indépendance de la Jamaïque (6 août 1962) ;
Août 2012 : les Jamaïcains triomphent au JO de Londres ...
Ces évènements ne sont pas "rien" pour les Jamaïcains et le peuple tout entier les célèbre comme il se doit avec une fierté incroyable. Chaque jamaïcain arbore comme il le peut, un petit drapeau vert, jaune, noir au guidon de son vélo, de sa mobylette, de sa moto, de son pushkart, de sa voiture, de son bus, de son camion ... C'est une fierté nationale. En Jamaïque, on est fier d'être Jamaïcain.
Pourquoi j'écris cela : c'est l'histoire de la Jamaïque elle-même qui rend son peuple si fier. Oui je répète ce mot sans cesse ! Les premiers esclaves noirs débarqués en Jamaïque se sont rebellés à plusieurs reprises se défendant des espagnols qu'ils ont fini par chasser de l'île aux côtés des anglais.
Porte du non retour au Ghana
Malgré la cruauté de l'homme qui à partir de 1674, a arraché des africains de leur terre (en 1997, Hugh Thomas a estimé au total à 13 millions le nombre d'esclaves « ayant quitté l'Afrique » lors de la traite atlantique, dont 11,32 millions arrivés à destination au moyen de 54 200 traversées), Joseph et sa communauté rasta n'en veulent pas aux européens ; il me dit même qu'ils considèrent que c'était la destiné du peuple noir. C'est incroyable ! Quelque part j'ai du mal à comprendre et je ne pensais pas cela.
En 1962, la Jamaïque fête enfin son indépendance et sort grandie d'une lutte acharnée qui lui a permis de l'obtenir. Ce peuple peut garder la tête haute et il sait le faire.

Comme je le disais il y a bien longtemps au début de ce blog, je suis venue chercher la chaleur en Jamaïque, mais quelle chaleur !!! Certains diront des mots, des mots ... des grands mots mais hormis un climat chaud toute l'année, c'est bien la chaleur humaine qu'offre ce peuple. Côté émotion, j'ai été servi. A plusieurs reprises j'ai parlé du regard des jamaïcains sur nous, touristes blancs, trop souvent venus chercher des hôtels de luxe, des plages paradisiaques, des cars les emmenant visiter les lieux incontournables de l'île, venus voler des clichés du ghetto, de "pauvres rastas fumant de l'herbe ou venus fumer une authentique ganja ... Mais la Jamaïque c'est autre chose. Le peuple peut paraître froid au regard du touriste, pauvre, mendiant ...
Juste un sourire suffit !
Servi, oui je l'ai été. Un sourire, une petite parole, un geste et oublier ... son appareil photo. Cela m'a suffit à percer le regard noir du Jamaïcain. A chaque fois, oui, à chaque fois, j'ai "obtenu ce que je voulais". Que ce soit avec les employés de là où nous dormions, un pêcheur, un vendeur en pleine rue de Papine, un chauffeur de taxi, un guide, un membre de la communauté rasta, des jeunes en plein Kingston, un homme fumant sur le bord d'un chemin, une vendeuse de fruits et légumes dans une de ces petites cabanes de bord de route ... les paroles de Rafael se sont avérées vraies. Les Jamaïcains, tu leur fais un sourire, tu leur adresses une parole et tu ne t'en défais plus. De suite, ils s'ouvrent mais il ne faut pas les brusquer. Si tu fais du voyeurisme déguisé, ils vont le flairer. Par contre, si tu commences à échanger sur ce que tu es aussi, sur ce que tu connais d'eux, sur leur histoire, alors là, tu entres dans une autre dimension et cela devient énorme. J'ai souvent quitté ces échanges à contre cœur pressé par le temps ; pratiquement à chaque fois, j'ai versé une larme, pris d'une émotion si intense que j'avais la sensation de perdre quelqu'un ... Alors Jamaïque, quand tu nous tiens !!! Vous pourrez comprendre combien il est dur de rentrer au pays !

Rafael De Campos Palermo
Merci Rafael !!!
Je ne peux pas achever ce blog sans remercier mille fois Rafael, Manager à Goblin Hill Villas qui nous a guidés depuis le début sans jamais nous livrer les secrets de la Jamaïque mais qui a tout fait pour rendre notre séjour agréable (ce n'est pas le mot, mais vous m'avez compris !). Il nous a donné des orientations car je dois le dire, je ne savais pas par où commencer, ce que je devais faire, ne pas faire ... Il a véritablement été notre guide dès les préparatifs du voyage et sur place, et il est devenu un ami. Merci à toi Rafael, toute la famille t'est reconnaissante à jamais.

A ceux qui croit que "Yeah man" est un cliché, que c'est une expression pour faire bien, pour faire "Jamaïcain" ... je crois que je n'ai jamais entendu "Yes" en Jamaïque !

A vous qui cherchez le soleil (qui réchauffera votre peau et votre cœur !), vous pensez aux Caraïbes mais hésitez : allez, osez la Jamaïque !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire