samedi 28 juillet 2012

Descente à Papine

Cette aventure à Papine (proche banlieue de Kingston) avec Theo va être épique. Je pars seul avec Théo car nous devons faire l'aller-retour. Le frère et la sœur de Susan vont nous conduire sur la route principale par laquelle nous sommes arrivés (à Redlight). Là, nous nous retrouvons entourés de gens que connaît Theo qui sont dans des petites boutiques, vendent des repas et différentes choses, jouent à un jeu local qui ressemble au jeu des petit chevaux. Ils lancent un dé dans un plateau installé sur le bord de la route. Ce sont des jeunes qui ne travaillent pas et qui se retrouvent ici pour jouer, proposer leurs services et fumer. Je parle avec certains d'entre eux ; Theo et Marvin (un jeune du coin) vont m'expliquer le jeu. Nous sommes ici pour prendre un taxi qui arrivera bien à un moment donné ... alors en attendant je me roule une cigarette. Marvin, à deux pas de moi est en train de se rouler un spliff et me tend une bonne dose d'herbe locale pour "donner du goût" à ma cigarette. Je lui dis non merci et il n'insiste pas. Il me dit qu'il comprend. J'en profite pour le questionner sur le sujet. Ici tu trouves l'herbe dans un petit sachet de la taille de 2 sachets de thé pour 50$ jamaïcains (moins de 50 centimes d'euros). Ce sachet leur permet de faire deux spliffs jamaïcains, je précise, car si un européen se roule deux spliffs avec ça, c'est les urgences direct ... Alors avertissement à ceux qui viendront en Jamaïque.
Bref, un taxi arrive. Theo et moi y montons. Sur le chemin, je vais me retrouver au milieu de la banquette arrière entouré de deux jamaïcaines accompagnées de leurs enfants d'environ 5 ans. Nous sommes serrés comme des sardines. Leurs enfants sont sur leurs genoux. Et nous commençons à dévaler la pente. Un coup à droite, un coup à gauche. Je m'accroche aux deux sièges avant pour ne pas écraser les deux autres passagères. Le chauffeur de taxi est un grand malade ; il ne faut pas avoir mal au cœur. C'est clair, je suis au cœur de la Jamaïque. Avec quelqu'un d'autre, j'aurais été mort de rire !
Une fois en ville, un grand épisode commence. Nous allons à un distributeur qui refuse que je retire de l'argent. Theo en trouve un autre, là je dépasse la somme autorisée, le troisième ne veut pas de ma carte. Je me demande comment je vais pouvoir faire pour payer le solde. Finalement, nous allons en trouver un mais je vais devoir faire en plusieurs fois car il semblerait que le maximum paramétré par ma banque soit un peu léger. Le distributeur est dans une cabine assez discrète mais en plein soleil ; c'est donc dans un sona que je vais devoir retirer de l'argent d'autant plus qu'entre chaque retrait, le distributeur ne veut pas toujours de ma carte. L'opération va être très longue et comme la queue dehors s'allonge, on commence à cogner à la vitre. Vous savez, comme dans une cabine téléphonique quand vous étiez trop longs (enfin pour ceux qui ont connu les cabines !). De temps en temps je vais donc devoir en sortir, puis y rentrer ... cela plusieurs fois. Les gens disent de moi que je suis un "lucky guy". Alors pour ne pas trop éveiller la curiosité sur la somme que je dois retirer, je dis que c'est une carte européenne et qu'elle pose problème, que je dois essayer plusieurs fois. Enfin cela va être ok.
Puis va venir l'heure de repartir. Après avoir fait quelques courses pour Susan, Theo et moi allons prendre un bus pour rentrer. Le minibus commence à se remplir et une fois complet (oui ... il ne part qu'une fois plein !), je fais le compte. 1 2 3 4 ... mort de rire, nous sommes ... 18 dans un bus qui chez nous, n'embarquerait que 9 personnes maxi. Trop long à décrire mais que dire du chauffeur. Alain Prost, c'est un rigolo ! La remontée dans les collines se fait à une allure de fou avec 18 personnes à bord, une boîte de vitesse qui craque. Je m'accroche toujours au siège, je me dis qu'il ne sert à rien d'avoir peur de toute façon, même pô peur. Sérieux ! Pour descendre il suffit de dire "Bus stop" et quelques mètres plus loin, les gens descendent et payent le chauffeur. Tout se passe normalement sans bruit, sans paroles. A notre tour de descendre.
Comme nous sommes tous invités à 18h à un barbecue (jamaïcain) par des voisins de Susan, je suis carrément à la bourre. Partis à 15h nous rentrons à 19h. Tout le monde est déjà là. Comme pour les autres, je suis accueilli à bras ouverts. Mes yeux sont tellement fatigués que Valérie me demande si j'ai fumé. Je bafouille un peu, je suis ... mort de fatigue. Finalement, nous n'allons pas rentrer trop tard.
Je suis bavard, c'est clair, mais raconter ça, c'est raconter ... la Jamaïque.

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